Les projets d’énergie renouvelable et de valorisation de biodéchets doivent respecter des logiques locales, en s’adaptant aux spécificités de chaque territoire.

Les projets de méthanisation présentent des avantages à différents niveaux qu’il est intéressant de considérer globalement, pour en tirer pleinement parti. Lorsqu’un projet territorial réussit à faire travailler ensemble les collectivités territoriales, les industries locales et les agriculteurs, il crée de multiples retombées positives.

C’est le cas en Isère, à Aoste, une commune rurale au cœur du triangle Lyon – Grenoble – Chambéry. Le territoire présente des caractéristiques favorables au développement d’une unité de méthanisation territoriale : la présence d’industries agroalimentaires, d’activités périurbaines, et de zones agricoles.

Depuis 2017, CVE s’est engagé aux côtés des collectivités, des acteurs industriels et des agriculteurs du territoire pour y développer une filière de traitement et de valorisation des matières organiques. Un projet complexe, qui fait entrer différents savoir-faire et expertises.

La résultante est une activité d’avenir au cœur de la transition énergétique et environnementale en générant une économie de près de 8 000 tCO2 / an grâce à la réduction des distances de traitement des biodéchets, la production d’un gaz renouvelable et d’un engrais organique pour l’agriculture locale. Tout en créant une activité économique pérenne, qui s’insère dans le tissu local en mobilisant de nombreuses ressources du territoire (terrassement et génie civil pendant la phase chantier, entreprises de logistique, collecte, travaux agricoles, maintenance, etc. en phase d’exploitation).

Quatre ans d’études et développement avant le lancement du chantier

Le point de départ de l’unité de méthanisation d’Aoste se situe dans la volonté de la Mairie et de la Communauté de communes de développer une filière de méthanisation sur leur territoire. Parmi les différents projets envisagés alors, celui proposé par CVE est retenu, en 2017 : il est complémentaire aux projets de méthanisation agricole qui se montent sur le secteur et apporte de nouveaux services économiques et environnementaux au territoire, avec un acteur qui a une vision décentralisée et long terme et maîtrise l’ensemble de la chaîne de valeur.

Dans une logique de dynamique territoriale, le développement d’un projet de méthanisation suppose la caractérisation et la sécurisation  des flux de matières organiques locales à valoriser, l’identification des débouchés pour le retour au sol, la concertation avec les acteurs du territoire, les démarches administratives, ainsi que toute l’ingénierie technique et financière du projet.

Cette phase de développement du projet a duré près de quatre années, au cours desquelles CVE a intégralement étudié, conçu et chiffré chaque élément du projet.

Premier facteur de succès : la matière organique ressource

Pour produire du biométhane, il faut en premier lieu des éléments organiques, que l’on va retrouver dans l’industrie agroalimentaire, la restauration collective, la grande distribution, l’agriculture (restes végétaux, effluents d’élevage,  etc.). CVE est donc allé à la rencontre des producteurs et opérateurs de biodéchets du territoire et a identifié un potentiel de 15 partenaires dans un rayon d’1 h en camion.

Parmi eux figure en première place le Groupe Aoste, qui a, pour son usine de jambons secs implantée à Aoste, limitrophe du projet, des objectifs concrets de réduction de leur empreinte carbone, élément clé de leur programme de développement durable AGIR.

Le groupe Aoste apportera ainsi plus de 20 % en tonnage des matières de l’unité.

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RegeneR, la solution vertueuse de « retour à la terre »

La méthanisation génère en plus de la production de biogaz, une  matière issue du processus de digestion, appelée « le digestat », qui a un rôle d’amendement et fertilisant organique naturel de qualité, et bénéficiera aux agriculteurs du territoire.

A travers la solution agronomique REGENER®, CVE propose une solution d’épandage complète, en circuit court. Pendant la phase de développement du projet, CVE a identifié et retenu 37 agriculteurs, chez lesquels les études du plan d’épandage ont démontré que leurs 2 500 ha de surfaces épandables ont la capacité et l’intérêt agronomique d’accueillir les digestats . Plan de fertilisation, réalisation de l’épandage au champ et suivi agronomique sont intégrés à la solution REGENER®, ce qui permet un gain de temps à l’agriculteur.

Mais les retombées positives vont au-delà du service rendu. Economiquement, le digestat est bien plus intéressant que son équivalent chimique, de plus de 40 %. Et du point de vue environnemental, l’utilisation d’un engrais organique et naturel produit localement  permet aux agriculteurs de réduire considérablement leur impact environnemental.

processus méthanisation

Le biogaz, une énergie verte au cœur de la transition environnementale

La production du biométhane (issu de l’épuration du biogaz produit) de 220 Nm3/h de l’unité d’Aoste représentera l’équivalent énergétique d’environ 220 litres de fuel produits par heure, soit de quoi faire rouler 70 bus par jour. Dans les faits, le biométhane sera réinjecté dans le réseau local de distribution de gaz GRDF, et l’énergie sera consommée au plus près par les riverains et acteurs économiques du territoire.

Un projet collectif, une vision de long terme, ingrédients du succès

Une des dimensions essentielles de la réussite du projet de méthanisation à Aoste est l’implication des collectivités et acteurs du territoire. La ville d’Aoste et la communauté de commune Les Vals du Dauphiné, engagées dans le développement de la qualité de vie du territoire et son économie, ont été associés et présents dans tous les échanges afin de garantir la transparence du projet pour tous. Des réunions de concertation avec le voisinage et les acteurs locaux ont été menées pour présenter, échanger et enrichir le projet.

Le fonds régional OSER, dont le principal actionnaire est la région Auvergne Rhône Alpes, a également suivi le développement du projet. Aussi en phase prêt-à-construire, le fonds OSER et la Ville d’Aoste prennent des participations minoritaires au projet, permettant la poursuite de leur implication dans la gouvernance du projet et des retombées économiques dans la durée au territoire.

Au global l’investissement total du projet est de plus de 11.5 M€. CVE et ses partenaires ont eu à cœur le choix d’une ingénierie technique de qualité, afin d’assurer une bonne exploitation du projet dans la durée, dans le respect des obligations environnementales et d’une gestion de toute nuisance de l’activité (par exemple via l’investissement dans un bâtiment dédié à la réception des matières sur site et d’un traitement d’air adapté ; le reste du processus se déroulant en milieu confiné, sans contact avec l’air).

Le projet a bénéficié d’une aide de l’Union européenne avec le fonds FEDER-FSE à hauteur de 1.6 millions d’euros et le bouclage de la dette bancaire est en cours. Les partenaires – CVE à 80 % des parts, le fonds OSER et la Ville d’Aoste – apporteront les fonds propres de l’Unité.

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Les projets de méthanisation de CVE en construction en 2021

En 2021, outre Equimeth en Seine et Marne [le chantier a démarré en mai 2020], et une unité à Saint-Antoine-de-Breuilh (Dordogne) dont les mises en service sont programmées en 2021, CVE a deux autres unités de production de biométhane en construction : celle de Montbrison (Loire) et d’Aoste (Isère). A date CVE compte une trentaine de projets en construction ou en développement en France. Le groupe s’est fixé comme objectif d’atteindre d’ici 2025 : 0,7 TWh de production de biométhane injecté sur les réseaux gaziers soit la valorisation énergétique de 700 000 tonnes de matières organiques.