Dans la poursuite de son développement international, CVE met le cap sur l’Afrique du Sud pour y développer de nouveaux projets de production d’énergie renouvelable. A l’aube du lancement de notre filiale, nous avons demandé à Stéphane Couturier, notre Directeur du développement international, de nous expliquer en quelques mots son métier et cette nouvelle aventure.

Peux-tu décrire ton métier en quelques mots ?

Stéphane Couturier : J’occupe le poste de Directeur du développement international chez CVE. Ma mission principale s’articule autour du développement de notre nouvelle zone en Afrique (Afrique du Sud, Sénégal et Kenya) pour des projets photovoltaïques, avec notamment la création de notre nouvelle filiale en Afrique du Sud cette année. J’ai également la charge de l’harmonisation des processus de développement entre l’Afrique et nos autres entités, au Chili et aux Etats-Unis.

Qu’est-ce qui le rend passionnant ?

Stéphane : J’ai la chance de rejoindre le développement international de CVE à une étape importante de son histoire. La plupart des membres de mon équipe travaille sur ces projets solaires en Afrique depuis 2014. Intégrer CVE à cette étape clé, avec la création de notre nouvelle filiale en Afrique du Sud, représente un enjeu de taille pour concrétiser les efforts de CVE sur ce territoire à fort potentiel et rendre notre présence pérenne.

Le développement de projets en Afrique est passionnant parce qu’il représente un véritable défi : aujourd’hui, 70% des habitants du continent n’ont pas accès à l’électricité ou à un réseau fiable. Les entreprises souffrent souvent de réseau de qualité moyenne. Pour lutter contre ce déficit complexe et persistant, la piste de l’énergie solaire est étudiée en priorité, du fait du niveau d’irradiation élevé sur une majorité des régions. La plupart des pays d’Afrique subsaharienne affiche par ailleurs une politique favorable aux énergies renouvelables. Mais le manque de structuration du marché de l’énergie dans certains de ces pays implique des temps de développement plus longs, ce qui rend notre travail plus complexe. C’est pour cette raison que CVE a fait le choix dès 2014 de ne prospecter que certains pays en Afrique en fonction de critères de stabilité politique et économique, de prix des énergies et de contexte réglementaire pour développer notre activité de production d’énergie solaire décentralisée au service des entreprises et des acteurs publics.

Comment imagines-tu la présence de CVE en Afrique dans 5 ans ?

Stéphane : Aujourd’hui, CVE est présent sur le continent africain dans 2 pays : en Afrique du Sud où nous avons 1 site en exploitation et 2 sites en construction, ainsi qu’au Sénégal, où nous avons notamment été lauréat en 2019 de l’appel à projets Solutions innovantes pour la ville durable lancé par la DG Trésor avec notre solution de micro-grid solaire. Nous sommes également en phase de développement de projets majeurs au Kenya, qui devraient se concrétiser en 2021 pour entrer en construction à partir de 2022.

Dans 5 ans, notre filiale en Afrique du Sud et les deux entités commerciales (au Sénégal et au Kenya) représenteront de véritables hubs régionaux de développement, avec un rayonnement sur les zones alentours.

Notre objectif d’ici 2025 est d’avoir 150MW de centrales solaires en exploitation.  Au sein de ce parc, 100MW seront développés uniquement en Afrique du Sud, à travers notre offre de PPA RespeeR destinée aux industriels. D’ici 5 ans, notre ambition est de faire de CVE un acteur reconnu du PPA en Afrique du Sud.

Avec l’accélération du développement de nos projets en Afrique, notre équipe devrait également être amenée à grossir : d’ici 2025, nos effectifs travaillant au développement de projets sur le continent africain devraient être multipliés par 4 ou 5.

Enfin, dans les 5 prochaines années, je souhaiterais que nous développions autour de nos projets des initiatives RSE et citoyennes bénéficiant aux populations locales comme le font déjà nos équipes américaines au travers notre programme Green Initiative.

Selon toi, quel est le principal enjeu du développement des énergies renouvelables pour l’Afrique du Sud ?

Stéphane : Aujourd’hui, 77% de l’énergie produite en Afrique du Sud vient du charbon : l’enjeu de transition énergétique y est donc particulièrement fort. A cela s’ajoute le fait que le producteur d’énergie locale, ESKOM, est en grande difficulté quant à sa capacité à fournir une énergie compétitive, verte et suffisamment stable sur le réseau pour que les industriels puissent avoir sereinement confiance en leur fournisseur d’énergie. En effet, les coupures d’électricité sont fréquentes en Afrique du Sud, ce qui pénalise très fortement les industriels qui doivent arrêter leur process industriel et ne peuvent le relancer qu’au retour du courant.

Les enjeux de capacité de production d’énergie sont donc très forts, et c’est là l’un des principaux enjeux pour CVE en Afrique du Sud : favoriser la transition énergétique en fournissant une énergie verte, compétitive et décentralisée pour donner confiance aux industriels. Avec notre offre RespeeR, je suis convaincu que nous saurons répondre à ce besoin.

Nous travaillons également sur des solutions hybrides avec stockage, pour fournir l’énergie la plus stable possible aux industriels, en nous appuyant sur notre expérience avec cette technologie : nos équipes aux Etats-Unis sont notamment particulièrement familières de ce type de solution. Le projet au Sénégal pour lequel nous avons été lauréat lors de l’appel à candidatures Solutions innovantes pour la ville durable se caractérise également par la présence d’une technologie de stockage innovante.

Comment l’activité en Afrique a-t-elle été impactée par l’épidémie de COVID-19 ?

Stéphane : Evidemment, l’interdiction des vols intercontinentaux a mis un coup d’arrêt aux missions et déplacements de nos équipes en Afrique. En revanche, nous avons réussi à continuer nos relations commerciales avec nos clients et prospects au Sénégal et en Afrique du Sud pendant cette période de confinement grâce aux outils numériques.

La construction de nos centrales en Afrique du Sud a bien évidemment été ralentie, le pays ayant été confiné.

La situation au Sénégal est encore différente : bien que les frontières soient fermées, aucune mesure de confinement n’a encore été mise en place, et nous pouvons donc continuer à développer nos projets avec notre partenaire local Senemeca. Nous allons ainsi commencer la construction du smart grid solaire pour lequel nous avons été lauréat l’année dernière, dans la zone de Diamniadio.

Au Kenya, nous arrivons jusqu’à présent à maintenir nos discussions avec nos partenaires pour le développement de projets, malgré la situation sanitaire actuelle.

En synthèse, la situation de confinement de la moitié de la planète nous amène à connaître un décalage de quelques mois de notre calendrier de développement.

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